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Point sur les pesticides

Depuis le 1er janvier 2022, la vente et l’utilisation de pesticides sont dorénavant encadrées par un nouveau règlement de la ville de Montréal. En effet, en vertu du règlement sur l’utilisation des pesticides (04-041), les 36 molécules (ci-dessous) qui entrent dans la composition de certains pesticides sont dorénavant interdites à Montréal.

FongicidesHerbicidesInsecticidesRodenticides
Bénomyl2,4-D Sels de sodiumAcétamirprideBrodifacoum
Captane2,4-D estersCarbarylBromadiolone
Chlorothalonil2,4-D forme acidesClorpyrifosBrométhaline
Iprodione2,4-D sels d’amineDicofolChlorophacinone
QuintozèneChlorthal diméthylDinotéfuraneDiféthialone
Thiophanate-MéthylGlyphostateImidacloprideDiphacinone
 MPCA estersMalathionPhosphine
 MPCA sels d’amineSulfoxaflor 
 MPCA sels de potassium ou de sodiumThiaclopride 
 Mécoprop, formes acidesThiaméthoxame 
 Mécroprop, sels d’amine  
 Mécroprop sels de potassium ou de sodium  

L’utilisation d’un pesticide constitué de l’une de ces molécules est passible d’une amende et la vente en est strictement interdite. Toutefois, certains pesticides sont toujours autorisés dans le cadre d’un usage commercial professionnel (horticulteur, entretien de pelouse, exterminateur, etc.). Advenant que vous fassiez affaire avec un de ces professionnels, assurez-vous que votre spécialiste possède le permis adéquat à l’utilisation des pesticides autorisés.  

Quelles sont les solutions les plus écologiques ?

L’utilisation de pesticides perturbe l’équilibre de l’environnement en plus de compromettre la santé humaine. Les effets des pesticides sont variés et les plus volatiles d’entre eux sont facilement dispersés par le vent et peuvent se retrouver dans les différents milieux aériens. Une fois dans les airs et/ou de retour au sol, lors des journées pluvieuses, le ruissellement des eaux est susceptible de transporter les pesticides et leurs molécules nuisibles dans les sources d’eaux avoisinantes. Les substances peuvent ainsi se retrouver à des kilomètres de leurs lieux d’application et les molécules qu’ils contiennent ont des durées de vie variables selon leurs composantes chimiques et les milieux dans lesquels ils se retrouvent.  Ce faisant, leur impact peut être nuisible sur de longues périodes. Ce nouveau règlement adopté en début d’année par la ville de Montréal vise l’adoption de solutions alternatives, plus viables à long terme. En voici quelques-unes :

Biopesticides :

Les biopesticides sont des substances chimiques et des agents antiparasitaires dérivés de sources naturelles telles que les bactéries, les champignons, les virus, les plantes, les animaux et les minéraux. Il s’agit alors d’une solution de rechange aux produits chimiques de synthèse utilisés dans la plupart des pesticides. L’avantage premier des biopesticides est qu’ils ciblent généralement un organisme nuisible spécifique et son utilisation aura très peu de rétroaction négative sur l’écosystème et sur la santé humaine. Toutefois, on suggère l’utilisation de biopesticides en cas de dernier recours, si le problème est persistant.

Vous trouverez ici une liste exhaustive des biopesticides approuvés par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques : https://sjdl.qc.ca/static/media/uploads/documents/environnement/biopesticides_-_usage_domestique.pdf

Localisation :

Placez vos plantes selon leurs besoins. En fonction de votre terrain, choisissez des plantes robustes et résilientes. Celles-ci seront beaucoup plus susceptibles de résister aux aléas, limitant de surcroît l’utilisation d’intrants chimiques.

Diversité :

Favorisez différentes espèces de végétaux. Dans la nature, une multitude d’organismes vivent en symbiose. En recréant ces dynamiques naturelles, vous augmentez naturellement les chances de survie de vos végétaux.

Paillis :

Le paillis maintient le sol frais et humide tout en empêchant les mauvaises herbes de croître. Ce faisant, l’utilisation adéquate du paillis permet de réduire les besoins de produits visant l’élimination des indésirables.

Engrais :

Fertilisez avec des engrais naturels. Ceux-ci servent de compléments au compost et fournissent des éléments nutritifs n’ayant subi aucune transformation chimique. Le compost, quant à lui, permet notamment d’enrichir le sol en micro-organismes et en nourriture tout en maintenant l’équilibre du PH. Avec un sol en santé et riche en nutriment, l’utilisation de pesticides n’est plus nécessaire.

Bibliographie

Espace pour la vie. (2022, 02 07). Carnet horticole et botanique. Récupéré sur Jardiner sans pesticides: https://espacepourlavie.ca/jardiner-sans-pesticides

Gouvernement du Canada. (2021, 02 18). Biopesticides. Récupéré sur  et utiliser des produits biologiques de lutte antiparasitaire commerciaux pour protéger les cultures des ennemisagricoles.: https://agriculture.canada.ca/fr/agriculture-environnement/lutte-antiparasitaire-agriculture/biopesticides

Ville de Montréal. (2021, 10 04). Règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides (21-041). Récupéré sur Règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides (21-041): https://montreal.ca/reglements-municipaux/recherche/61576d182f8ac90011ca58b5

Ville de Montréal. (2022, 02 07). Réglementation. Récupéré sur Utilisation des pesticides: https://montreal.ca/sujets/utilisation-des-pesticides#:~:text=Pour%20mieux%20prot%C3%A9ger%20la%20sant%C3%A9,pesticides%20sont%20interdites%20%C3%A0%20Montr%C3%A9al

Ville de Montréal. (2022, 02 07). Réglementation. Récupéré sur Utilisation des pesticides: https://montreal.ca/sujets/utilisation-des-pesticides?arrondissement=Villeray%E2%80%93Saint-Michel%E2%80%93Parc-Extension

Que faire de la neige?

Ah comme la neige a neigé, ma vitre est un jardin de givre ! Chaque année, c’est inévitable, la métropole se retrouve ensevelie d’un couvert blanc. Il tombe en moyenne annuellement plus de 2 mètres de neige sur la ville de Montréal!

Malgré tous les désagréments occasionnés, la vie continue et de nombreuses opérations de déneigement sont organisées chaque année dans l’objectif de faciliter les déplacements sur les trottoirs et les rues.

Comment est gérée la neige à Montréal ?

En 2019-2020, l’entièreté de la neige récoltée lors de ces opérations équivalait à plus de 12 millions de mètres cubes, soit assez pour remplir plus de 6 fois le stade olympique! Afin d’en disposer, 12 sites d’entassement et 15 chutes à l’égout sont dispersés sur l’ensemble des arrondissements de la Ville de Montréal.

En 2021, le budget alloué au déneigement de la Ville de Montréal, s’établissait à 185 M$ dont 60% alloué aux chargements et à l’élimination.

Les chutes à l’égout

Les chutes à l’égout sont un trou grillagé connecté à un égout aussi gros qu’un tunnel de métro. Lorsque la neige y est déversée, celle-ci entre en contact avec les eaux usées en provenance des toilettes, bains et des machines à lavées. Ces eaux sont assez chaudes pour faire fondre la neige et une fois fondue, tout est acheminé directement vers les stations d’épuration de la ville de Montréal.

Les sites d’entassement

Crédit photo – Étienne Délorieux Unsplash

Des 12 sites d’entassement que nous retrouvons sur l’île de Montréal, le plus important se situe au plein cœur du quartier Saint-Michel et est localisé dans l’enceinte de la carrière Francon. D’une superficie totale de 94 hectares, l’équivalent de 98 terrains de soccer, l’étendue de la carrière est telle, qu’elle représente près de 20% de l’ensemble du territoire du district de Saint-Michel.

C’est environ 60% de cette superficie qui est dédiée à la gestion des neiges usées. Depuis maintenant plus de 30 ans, la carrière Francon reçoit en moyenne plus de 4 millions de mètres cubes de neige par année. Ce qui représente plus du tiers de l’ensemble de la neige récolté sur l’ensemble de l’île. En pleine tempête, c’est en moyenne plus de 150 camions par heure qui passent par la Carrière Francon afin d’y déverser la neige accumulée lors des opérations de déneigement.

Nordicité et neige au Québec

Au Québec, nous vivons au gré des saisons et la neige est un symbole puissant de la nordicité que nous expérimentons chaque année. Les coûts associés, le temps alloué et l’espace nécessaire au retrait de la neige nous renvoient à une question, pouvons-nous gérer et vivre la neige autrement?

La nordicité est un concept développé par le géographe québécois Louis-Edmond Hamelin. La nordicité se résume par le fait d’habiter un territoire froid de l’hémisphère Nord. Le concept n’est pas uniquement basé sur la géolocalisation, mais renvoie directement à un état, attitude et mode de vie.

Et ailleurs dans le monde ?

Plusieurs villes dans le monde ont développé des stratégies innovantes en termes de gestion des neiges. En voici quelques-unes !

Suède

L’hôpital de Sundsvall en Suède entrepose la neige récoltée dans un immense réceptacle d’une capacité de 60 000 mètres cubes soit assez pour y amasser 40 000 tonnes de neige. La neige entassée est recouverte d’une couche isolante composée de copeaux de bois ce qui permet à la neige de fondre juste au-dessus du point de congélation. L’eau créée par la fonte des neiges est par la suite réacheminée directement dans l’hôpital et permet de refroidir le bâtiment. Lors de la première année d’opération, l’hôpital de Sundsvall a été en mesure de convertir 30 000 mètres cubes de neige, l’équivalent de 20 000 tonnes en environ 2000 mégawattheures soit suffisamment d’énergie pour combler les besoins en refroidissement du bâtiment lors de la saison estivale.

Norvège

Crédit photo – Andreas Dress Unsplash

En Norvège, l’aéroport d’Oslo utilise un système similaire. Pour leur part, leur système leur permet d’entreposer 30 000 mètres cubes de neige et celle-ci, lorsque réacheminée dans le système de refroidissement de l’aéroport, permet de fournir 800 mégawattheures. En comparaison, une petite maison consomme environ 50 kilowattheures par jour. Subséquemment, les 800 mégawattheures produit par l’aéroport d’Oslo, seraient suffisants pour combler les besoins énergétiques d’une petite maison pendant environ 16 000 jours.

États-Unis

À Boston, des étudiantes d’Harvard ont réfléchi à un système d’entreposage des neiges innovateur, leur valant en 2020, le prix des sciences appliquées. Leur idée est de parsemer à travers le paysage urbain des sites d’entreposage souterrains des neiges. Ces sites seront munis d’une bouche d’aération qui permettra lors de la fonte des neiges le refroidissement de l’air ambiant. Ce faisant, les habitant.es de Boston pourront profiter des espaces publics lors des journées de canicules.

Finalement, des chercheur.euse.s de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont développé un dispositif en silicone capable de transformer les précipitations de neige en électricité. Le dispositif se charge grâce à l’électricité statique et produit de l’énergie lors du contact entre le dispositif et la neige. La neige a une charge électrique positive et le dispositif en silicone a une charge électrique négative. Le contact entre ces deux charges opposées créé de l’énergie. Jusqu’à présent, leur invention ne produit que très peu d’électricité, mais les chercheurs de UCLA espèrent qu’à terme leur invention sera en mesure d’alimenter les panneaux solaires qui reçoivent très peu de lumière en hiver.

Bibliographie :

Pour en savoir plus sur la nordicité : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/nordicite

Francon, cœur de notre quartier. Vivre Saint-Michel en santé. https://www.vivre-saint-michel.org/projets/francon-c%C5%93ur-de-notre-quartier/

OBAS, S. (2020). Où va la neige. Beside Media. https://beside.media/fr/reportages/ou-va-la-neige/

SKOGSBERG, K., NORDELL, B. (2000). The Sundsvall hospital snow storage. https://doi.org/10.1016/S0165-232X(00)00021-5

Conseil régional environnement Montréal (CREM). (2020). La neige : matière résiduelle ou or blanc. https://cremtl.org/publication/editoriaux/2020/neige-matiere-residuelle-blanc MOE, J. (2018). Using stored snow as cooling at Oslo airport, Norway. https://doi.org/10.1680/jcien.17.00041

Radio-Canada. (2018). Montréal pourra déposer sur deux nouveaux sites. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1082852/depots-neige-presque-pleins-egouts https://www.gsd.harvard.edu/project/snow-bank/

TVA nouvelles (2019). Le site de la carrière Saint-Michel, un dépôt à neige situé dans l’est de Montréal, avant la tempête annoncée de mardi. [Image en ligne]. Repéré à URL : https://www.tvanouvelles.ca/2019/02/12/le-calme-avant-la-tempete-dans-les-depots-a-neige