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3 incontournables à cueillir sur la belle île de Montréal

La nature est abondante de nourriture. Dans notre belle Montréal, agrémenter ses plats de plantes fraîchement cueillies peut se révéler très nutritif et savoureux. En joignant cueillette et culture, vous vous surprendrez à acheter très peu de fruits et légumes au cours de l’été. Toutefois, certaines règles importantes sont à suivre afin de s’assurer de choyer nos corps de santé, et non le contraire. Les voici:

  1. Lavez bien ce que vous cueillez, et assurez-vous de ne pas faire de cueillette sur un sol contaminé.
  2. Assurez-vous de bien identifier votre généreuse plante. Ne forcez pas votre corps à manger une plante qu’il n’apprécie pas.
  3. Mangez de petites quantités d’une nouvelle plante les premières fois afin de laisser votre corps s’adapter. Cela est valable pour les nouveaux aliments venant du marché aussi.
  4. Évitez de manger plusieurs nouvelles plantes au courant de la même journée. Ainsi, dans le cas d’un aliment mal toléré par le corps, vous saurez l’identifier. Écoutez votre corps, il vous le dira!
  5. Attendez 24h avant d’en remanger et soyez attentif aux possibles réactions. (1)

6) Veillez toujours à respecter la nature. Tentez d’éviter de piétiner les plantes et répartissez votre cueillette sur plusieurs individus. En règle générale, on ne devrait pas cueillir plus du tiers d’un individu afin de lui permettre de se régénérer. Plus de détails sur la cueillette sauvage écoresponsable ici.

1. Chou gras, délice de nos campagnes

Elle se fait appeler épinard sauvage, chénopode blanc ou encore poulette grasse. Elle a une douce texture grasse et s’apprête à merveille dans les sautés et plats mijotés. On utilise l’extrémité de ses tiges, ses feuilles et les jeunes pousses de la même manière que son cousin l’épinard. Les racines fraîches, quant à elles, donnent un savon doux. De plus, ses graines peuvent être apprêtées en gruau, ou moulues en farine. Le quinoa est d’ailleurs la graine d’un chénopode.

Attention, il est déconseillé de consommer les chénopodes crus en raison de la saponine, des nitrates et de l’acide oxalique qu’ils contiennent. Une fois cuits, ceux-ci disparaissent mais des oxalates apparaissent. Les malades rénaux, hépatiques, arthritiques ou lithiasiques devront s’en méfier. (2)

Pour plus d’information afin de l’identifier correctement, cliquez ici.

2. Grand plantain, tu détrônes les bananes du Québec

À court de laitue dans votre potager? Aller faire un tour dans vos ‘’mauvaises herbes’’ pour y dénicher les incroyables bienfaits des feuilles de plantains. En plus d’être riches en nutriments, elles ont de nombreuses propriétés dont, entre autres, leur pouvoir cicatrisant. Depuis l’antiquité, on l’écrase pour faire des cataplasmes. Voyez par vous même au camping; mâchez une feuille et collez-la sur votre piqûre, vous sentirez rapidement le soulagement du secours que vous apporte la plante, telle une bonne grand-mère.

Venez vous en faire des provisions en mettant la main à la pâte au désherbage de nos jardins.

Pour plus d’informations sur le grand plantain, cliquez wiki ou passez du bon temps en famille à le découvrir avec le livre Monsieur Plantain pour les 3 à 6 ans.

3. Fleurs comestibles, vous nourrissez notre faim de beauté

La liste des fleurs à incorporer dans nos repas est longue; pensées, marguerites, fleurs de fines herbes, calendula, camomille, verge d’or, pissenlit, fleurs de trèfle, fleurs de ciboulette, hémérocalle, bourrache, fleurs d’agastache (mes préférées),  capucines, roses… Que de possibilités de créativité dans la cuisine, et ce du matin au soir! Il est agréable d’aller prendre une marche le matin et de cueillir quelques fleurs à infuser comme accompagnement à un déjeuner de tartines ou de gruau garni de fleurs de bourrache et de pensées. Plus tard, on pourra en ajouter dans les rouleaux de printemps, sur la soupe, dans la crème glacée ou même sur les comptoirs et les petites tables pour nourrir nos yeux et nous faire sentir tout doux en dedans! La cerise sur le dessert; nombreuses fleurs ont des propriétés médicinales à découvrir et à étudier.

Laissez-vous tenter par cette recette de câpres de boutons floraux de marguerites et donnez-nous en des nouvelles. (Pssst; on peut utiliser les boutons d’autres fleurs comestibles pour cette recette.)

Pour découvrir davantage de plantes comestibles du Québec et être aux aguets tant qu’aux plantes sauvages toxiques, passez dans une bibliothèque près de chez vous afin d’emprunter le livre Plantes sauvages comestibles, de la merveilleuse botaniste et écologiste Gisèle Lamoureux. D’ici là, délectez-vous bien des aliments présentés ci-dessus faciles à dénicher dans notre grand garde-manger montréalais!


Sources:

(1) Lavallée, Bernard, Sauver la planète une bouchée à la fois, Les Éditions La Presse, 2015

(2) Cooper, M. R., Johnson, A. W. 1984. Poisonous plants in Britain and their effects on animals and man. Her Majesty’s Stationery Office, London, England. 305 pp.

De la pêche durable dans notre assiette…

L’alimentation durable, un concept un peu mystérieux qui prend sa place dans le vocabulaire courant petit à petit. L’alimentation durable, c’est une alimentation viable qui préserve la santé tant des gens que de la planète. Dans cette perspective, on parle souvent de végétarisme, de suremballage, de produits locaux. Par contre, on parle rarement d’un aliment pourtant souvent recommandé, le poisson.

Vanté comme un aliment protéiné riche en oméga-3, le poisson est souvent proposé comme alternative à la viande. Maintenant, si on veut l’intégrer dans son alimentation, on doit se demander comment nous pourrions nous assurer que nos poissons et fruits de mer viennent s’inscrire dans une alimentation durable. Soyons honnête, pas besoin de sortir la canne à pêche pour mettre le poisson au menu. Ceci étant dit, il est possible que votre assiette demeure bonne pour la planète lorsqu’elle contient du poisson. Il vous faudra simplement quelques informations pour y arriver. 

Qu’est-ce que c’est la pêche durable?

La pêche durable ça signifie que les produits sont pêchés ou cultivés de manière à maintenir ou même faire grandir la production à long terme sans pour autant mettre en péril la santé ou la fonction de la vie marine dans nos océans. Ce que cela veut dire, en fait, c’est tout simplement qu’on respecte les eaux et les écosystèmes qui y vivent tout en s’approvisionnant. En pratique, il est vrai que ce n’est pas aussi simple que ça. En tant que consommateur, on peut se poser plusieurs questions sur notre poisson et ainsi déterminer s’il est issu de pêche durable. Celles qui vous seront le plus utiles sont probablement : qu’est-ce qu’on mange et comment a-t-il atterri dans mon assiette? 

Qu’est-ce qu’on mange?

Cette question, elle se pose d’emblée? La sorte de poisson est la première étape pour la préparation du repas, mais aussi pour s’assurer s’il s’agit de pêche durable. En effet, si la population du poisson choisi pour le souper est abondante, c’est un bon signe. Si elle est, au contraire, en déclin ou peu nombreuse, cela veut dire que ce n’est probablement pas de la pêche durable. Lorsqu’on fait de la pêche durable, on doit absolument s’assurer que la population de l’espèce reste intacte, ou même grandisse.

Que se passe-t-il lorsqu’on ne pose pas vraiment la question? Un exemple désastreux est celui de la morue. La morue était autrefois bien présente au Canada, tellement abondante qu’il était impossible de concevoir d’en manquer. Malheureusement, elle a été tellement exploitée durant la fin du 20e siècle que lors des années 1990 on a dû limiter et même cesser, par moment, les pêcheries pour éviter la disparition totale de l’espèce. Même avec les restrictions en place, la population actuelle de morues ne se compare pas à celle d’antan.

Comment ce poisson est-il arrivé dans mon assiette ?

Un deuxième questionnement essentiel repose sur la méthode de pêche. Celle-ci vient fortement jouer dans l’impact écologique du poisson dans votre assiette. Il existe de nombreuses manières de pêcher et elles ne sont pas toutes équivalentes. Prenons le chalutage de fond. Il s’agit de jeter un filet auquel des poids sont accrochés. Ainsi, le filet vient perturber les écosystèmes logeant au fond de l’eau.  Le chalutage de fond certes ramasse beaucoup de poisson, mais ramasse aussi tout ce qui se trouve autour. Ceci est un problème, car les poissons n’appartenant pas à l’espèce choisie sont généralement jetés et non utilisés, nuisant ainsi à la santé des étendues d’eau. Regardons maintenant plutôt la pêche à la traîne. Il ne s’agit pas tout à fait de la petite canne à pêche de monsieur-madame tout le monde, mais le principe reste le même. Un bateau circule avec plusieurs lignes mécaniques ou automatiques et récupère les poissons vivants proches de la surface. Cette méthode de pêche est très sélective et a très peu d’impact sur l’habitat marin. En s’assurant de choisir un poisson pêché de manière respectueuse de l’environnement, on choisit de protéger les fonds marins et les riches écosystèmes qu’ils abritent.

Chalutage de fond
Pêche à la traîne

Et manger local dans tout ça?        

Avec le fleuve St-Laurent au coin de la rue, on pourrait avoir tendance à penser que notre poisson est frais et local. Pourtant, le poisson et les fruits de mer sont plutôt parmi nos exportations principales. On envoie plein de poissons ailleurs, mais on en importe énormément aussi. Un peu paradoxal non?  Le St-Laurent regorge de ressources naturelles, il suffit de bien regarder. 

C’est d’ailleurs la mission de l’organisation Fourchette Bleue d’Exploramer. Chaque année, cette organisation publie une liste d’espèces marines du Saint-Laurent à privilégier en se basant sur 4 critères importants. Le premier va de soi, est-ce que l’espèce est comestible. Le deuxième critère évalue la population, est-elle suffisante dans le Saint-Laurent? Le troisième vient questionner la technique de pêche , est-elle respectueuses des fonds marins. Le quatrième critère vient évaluer la connaissance du public. Est-ce que cette espèce est déjà connue et populaire? ou aurait-elle besoin d’un peu d’aide pour briller de mille feux. Si tous les critères sont remplis, vous pourrez trouver cette espèce sur la liste de Fourchette Bleue. Êtes vous prêt à déguster des saveurs locales? Connaissez-vous le baudroie d’Amérique? L’oursin vert? Ou même le corail de Gaspésie?  Oser goûter, la conscience tranquille, un nouveau produit local, il pourrait vous surprendre et devenir un nouveau standard dans votre alimentation. 

En pratique…

Ça y est, vous faites les courses et vous visez un poisson ou fruit de mer issue de pêche durable. Vous arrivez au comptoir et la confusion vous prends de court. N’oubliez pas vos  questions essentielles! Pour vous assurez que l’espèce choisie est comprise dans la pêche durable, consultez votre poissonnier quant à l’espèce et la méthode de pêche. S’il n’a pas les réponses à vos questions, jouer au détective. Prenez un poisson entier, il est plus facilement reconnaissable, et puis consultez une liste des espèces de poissons. Plusieurs organisations tiennent leur propre liste, entre autres Green Peace et Ocean Wise (voir lien ci-dessous). En les consultant, vous pourrez vérifier s’il s’agit d’un choix écologique et durable ou non. Vous pourrez donc faire un choix avisé en conséquences. Vous pouvez aussi chercher des logos d’organisation reconnue comme Ocean Wise ou Fourchette Bleue, cela vous informera d’emblée qu’il s’agit d’un bon choix.

Ça y est, vous êtes prêts à faire des nouvelles découvertes marines! Choisir les pêcheries durable et locales c’est un petit pas qui saura faire une grande différence.

Par Catherine Royer  
Nutritionniste (Dt.P)  
Animatrice en nutrition chez Ville en Vert (période estivale)


Réferences :

Exploramer (2019). Qu’est-ce que fourchette bleue?

FAO (2016) The State of World Fisheries and Aquaculture 2016. Contributing to food security and nutrition for all. Rome. 200 pp

Lavallée, Bernard. (2015) Sauver la planète une bouchée à la fois; trucs et conseils. Les éditions La Presse 

Green Peace. Quels poissons consommer sans nuire à la planète ?

Ocean Wise (2019). Master Seafood list.