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Démystifier l’empreinte écologique

L’environnement est un sujet d’actualité qui est au bout de toutes les lèvres. On essaie toutes et tous de faire notre part pour atténuer les problématiques, que ce soit en privilégiant les sacs réutilisables, en réduisant adoptant des tendances zéro déchets ou encore en utilisant le transport actif, on tente de faire notre part dans la lutte aux changements climatiques. Vu la complexité de tous les enjeux, il peut être difficile de déterminer sa part de responsabilité et les aspects sur lesquels on doit travailler. Des outils ont donc été créés pour nous aider à mieux cerner cette responsabilité personnelle. Ceux-ci peuvent parfois être difficile à comprendre. 

L’empreinte écologique est de loin l’outil le plus utilisé pour évaluer notre part de responsabilité individuelle dans les problématiques environnementales. Les résultats en sont très simples à comprendre. Vous avez probablement vous-même déjà fait un test d’empreinte écologique vous indiquant le nombre de planètes qui seraient nécessaires à l’humanité si tout le monde vivait comme vous. Comment est-ce qu’un questionnaire qui prend une quinzaine de minutes à remplir peut nous permettre de réellement comprendre notre implication dans la problématique environnementale ?

Qu’est-ce que c’est ?

Premièrement, il est important de comprendre ce qu’est réellement l’empreinte écologique.
C’est tout simple : l’empreinte écologique c’est la quantité de ressources qu’un individu utilise. L’unité de mesure de base de l’empreinte écologique est la surface bio productive nécessaire pour produire ces ressources.

Pas si vite ! Bio productive ?!? C’est un terme qui désigne les terres qui peuvent produire les matières premières dont on a besoin pour vivre. On considère comme bio productive les espaces qui ont la capacité de produire en grande quantité des matières premières : les terres à bois, les terres agricoles, les zones de pêches, etc. 

Les éléments calculés

Le calcul repose sur certains éléments qui seront rapportés à une échelle de superficie bio productive : l’énergie consommée, les matières résiduelles, le transport, l’alimentation, la quantité de CO2 produit.

Le rôle du carbone dans le calcul de l’empreinte écologique

Le CO2 est un des éléments de base de l’analyse de l’empreinte écologique, on convertit les gaz carboniques produits en superficie de forêt (en hectare) nécessaire à la séquestration de ce dit CO2. Le calcul est simple, pour chaque tonne de CO2 émise, ça prend 2,2 hectares de forêt mature pour le séquestrer. Pour se faire une idée, 436 litres d’essence brulés produisent une tonne de CO2.

L’énergie consommée : L’énergie utilisée pour produire de l’électricité sera traduite en quantité de CO2 émis dans la production d’un kilowatt/h. Ainsi, plus la source d’énergie est polluante, plus la superficie de forêt pour le séquestrer augmente. Ce qui augmente naturellement la superficie bio productive nécessaire. Chaque pays a son propre mix énergétique. C’est l’ensemble spécifique des sources d’énergie servant à produire l’électricité dans un lieu particulier. Les principales sources d’énergie sont, mais ne se limitant pas au pétrole, au charbon, à l’énergie solaire et à l’énergie hydroélectrique. Par exemple, au Québec, l’énergie provient presque exclusivement de barrages hydro-électriques qui ont une émission de CO2 presque nulle. 

Les matières résiduelles produites : Celles-ci comprennent les déchets allant au site d’enfouissement. On calcule alors la superficie nécessaire pour enfouir les déchets produits. Pour les autres déchets, on calcule la quantité de CO2 émise dans les procédés pour la transformation de ces matières résiduelles en nouvelles matières utilisables notamment dans le recyclage du papier et du verre. Après le calcul de l’émission produite, on déterminera les superficies nécessaires pour la séquestration de ce CO2.

Le transport :  Le transport est lui aussi calculé selon ses émissions de CO2. La quantité émise augmente avec la taille de notre véhicule et diminue au fur et à mesure que l’on se rapproche du transport actif qui reste la solution la plus écologiquement viable pour se déplacer, ne produisant aucun CO2.

L’alimentation :  En faisant un topo général d’une alimentation type, on calcule la superficie nécessaire à la production de la nourriture de chaque personne. En ordre décroissant en termes de superficie bio productive, on compte les pâturages comme ceux demandant le plus d’espace, les pêcheries et les cultures maraîchères qui elles, requièrent le moins d’espace bio productif. On calcule également le transport de cette nourriture selon la même méthode que celle du transport individuel. On calcule aussi l’énergie (en CO2) pour la transformation et la culture de ces aliments.

Le cadre bâti : Le cadre bâti comprend toutes les infrastructures, les routes, les villes et les zones résidentielles. L’empreinte écologique des habitations est calculée d’après la densité d’occupation de l’habitation. Plus l’habitation est grande et moins de gens y habitent, plus l’empreinte écologique de ce logis sera grande. Alors que plus la maison sera petite et densément habitée, son empreinte écologique sera basse. Dans cette catégorie, on calcule également l’efficacité énergétique de la maison, principalement la quantité d’énergie nécessaire pour la chauffer. On ajoute aussi à cet élément les besoins en bois et en matériaux, obligeant alors à comptabiliser les espaces de forêt dédiés au bois d’œuvre et aux mines pour les métaux.

Chacun de ces éléments est étudié en profondeur, l’empreinte écologique comprend également certains éléments qui affectent la bio capacité en amont. Par exemple : la diminution de la capacité bio productive d’une zone de foresterie causée par la création d’un barrage hydroélectrique. Dans ce cas, même l’hydro-électricité à un impact négatif sur la séquestration du carbone et sur la disponibilité de terres bio productives pour le bois d’œuvre. 

Malgré certains éléments en amont venant complexifier le calcul, une fois que l’on connaît la quantité de terre bio productive nécessaire pour votre alimentation, pour la création d’énergie dont vous avez besoin, etc., on arrive facilement au résultat de l’empreinte écologique. On additionne toutes ces surfaces pour avoir un total de superficie individuel qu’on extrapole ensuite en multipliant par le nombre d’humains sur terre pour avoir une idée (approximative) de la superficie dont on aurait besoin pour subvenir aux besoins de tout le monde si tous et toutes vivaient de cette même manière.

Les limites

Comme mentionné plus tôt, la problématique environnementale est très complexe. L’empreinte écologique étant un outil assez simple à utiliser, cette méthode ne peut rendre compte de l’ensemble de la problématique, on y dénote effectivement certaines limites. Ces limitations comprennent une omission de plusieurs éléments s’ils n’entrent pas en lien direct avec la bio productivité. Ainsi, on exclut du calcul de l’empreinte écologique : les gaz à effet de serre autre que le CO2, la biodiversité, la toxicité des sols, la mauvaise gestion des territoires naturels, la réduction de la bio capacité à cause des changements climatiques, etc.

On ne compte pas non plus dans l’empreinte écologique les terres que l’on ne considère pas comme bio productives, excluant ainsi les fonds marins, les montagnes, le pergélisol et toute autre terre dont on n’obtient pas de grande productivité.

Ces limitations font que cet outil ne peut pas cerner l’entièreté de la problématique. Il sert plutôt à donner une idée approximative des enjeux et aussi à mieux comprendre notre part de responsabilité individuelle et comment nous améliorer. Si on prend en compte les résultats du test d’empreinte écologique et que l’on applique les recommandations faites pour ajuster nos comportements, c’est déjà un bon pas vers un mode de vie écologiquement saine.

Quelques trucs pour réduire son empreinte écologique

  1. Réduire son usage de plastique à usages uniques.
  2. Moins se déplacer en voiture et privilégier le transport actif.
  3. Manger moins de viande.
  4. Encourager l’utilisation d’énergies renouvelables.
  5. Bien isoler son habitation.
  6. Recycler davantage les plastiques, le verre, les produits électroniques, les piles, etc.
  7. Manger de la nourriture locale et biologique.
  8. Préférer le train à l’avion lorsque possible.
  9. Réduire notre consommation, en évitant d’acheter des objets dont on n’a pas besoin.
  10. Planter des arbres.

Bibliographie

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Boutaud, Aurélien, Gondran, Natacha, L’empreinte écologique., Paris, La Découverte, 2018, 128p.

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