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L’économie circulaire

La circularité des flux de production, de matières et d’énergie est une théorie qui émerge au milieu des années 1960 par l’économiste Kenneth Boulding. Il détermine que l’être humain doit se repositionner dans un système cyclique écologique permettant d’assurer la reproduction continue de toute forme matérielle.

De nos jours, cette théorie se développe en opposition à l’économie linéaire et vise à boucler la boucle du cycle de production des flux de matières et d’énergie entre autres par l’utilisation du principe des 3R soit la réduction, la réutilisation et le recyclage. L’économie circulaire tend vers l’utilisation équilibrée des ressources, en vue de minimiser les impacts environnementaux tout en réduisant de facto la production de déchets.

Principe des 3R

Dans le contexte de l’économie circulaire, le principe des 3R prend plusieurs formes. Tout d’abord, le principe de réduction tend vers la minimisation de l’utilisation des ressources primaires et vierges ainsi que la production de déchets via l’amélioration de l’efficacité des processus de productions et de consommation (Feng and Yan, 2007 ; Su et al., 2013).

Le principe de réutilisation sous-tend quant à lui, que les produits et ses composantes seront utilisés à nouveau, pour le même usage que celui pour lesquels ils ont été produits (EU, 2008). Ce principe accroît la demande de produits réutilisés et reconditionnés dans lesquels le cycle de vie prolongé est considéré dans la phase de conception tout comme dans les modèles d’affaires (Prendeville et coll., 2014) (Ghisellini et al., 2016).

Le troisième et dernier principe est celui du recyclage qui dans ce contexte symbolise la récupération des déchets dans l’objectif de les réintroduire dans un cycle de production, et ce selon plusieurs fonctions différentes, similaires ou égales (Sauvé, Normandin, et al., 2016).

Faciliter le partage, l’échange, la réutilisation et le réemploi

L’objectif de l’économie circulaire et des 3R dans notre quotidien est de favoriser dans nos habitudes de consommateurs, une mentalité préconisant la performance des produits ainsi que leurs adaptations au détriment de l’achat de nouveaux biens et services (Lieder & Rashid, 2016 ; Vasileios Rizos et al., 2017) (Teigeiro,2017).

Ultimement, l’objectif est de faciliter le partage, l’échange, la réutilisation et le réemploi. Le réemploi tout comme la réutilisation sont des choix alternatifs aux produits à faibles coûts et souvent associés à une qualité moindre. Le réemploi est l’usage identique du produit d’origine, a contrario la réutilisation permet l’utilisation de bien et service a d’autres escients que son usage d’origine (Teigeiro, 2017). De ce fait, le réemploi permet de prolonger la durée de vie d’un objet, grâce à l’utilisation de ce produit par un tiers parti. En gardant son statut, s’il n’y a pas de bris ou de réparation à effectuer, dans la majorité des cas, il n’y aura peu de production de déchet.

Conséquemment, le réemploi semble une solution autant économique qu’écologique et s’ancre parfaitement dans cette idéologie d’économie circulaire. Vous trouverez ci-dessous un répertoire d’organisme de réemploi dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel-Parc-Extension, facilitant ainsi vos possibles dons tout comme vos futurs achats.

Toutefois, plusieurs obstacles s’opposent à la transition de l’économie linéaire vers une économie circulaire notamment en raison de l’absence de changement de comportement des consommateurs, des politiciens ainsi que des industries.

3RV : la réduction au cœur de la solution pour éviter la disparition

La notion de responsabilité sociale des entreprises (RSE) en ce début de XXIe siècle prend de plus en plus d’importance. En effet, elle est cœur des actions que les entreprises devraient adopter face à des défis tels que la pollution atmosphérique, le bien-être des communautés locales, les droits humains, etc. On peut définir la RSE comme étant « l’engagement que prend une entreprise en vertu duquel elle gérera les effets sociaux, environnementaux et économiques de ses activités de façon responsable et conforme aux attentes du public. (Banque de développement du Canada, 2019) ». Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à investir dans la responsabilité sociale, en annonçant par exemple des mesures de réduction de la pollution qui vont au-delà de ce que requiert la législation (Salanié et Treich, 2008).

Cependant, il ne faut guère se tromper. Toute entreprise axée sur un modèle d’affaires qui vise l’exploitation infinie de ressources finies et qui priorise les profits avant la communauté et l’environnement fait partie du problème environnemental plutôt que de la solution. La RSE vise à réduire l’impact de l’entreprise au travers d’action concrète et de marketing positif. Elle ne vise pas à l’éliminer totalement.

Selon un rapport de l’ONG internationale Carbon Disclosure Project, plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre émaneraient de seulement 100 entreprises (Sermondadaz, 2017). Pire, la législation et la surveillance sont souvent inefficaces pour réduire la pollution émise par les entreprises. C’est le constat émis par le Commissaire au développement durable dans un rapport rendu public pour le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Trop souvent, le ministère n’arrive pas à faire respecter sa propre réglementation et ses propres permis (Côté, 2011). En résumé, malgré les promesses, les gouvernements n’arrivent pas à contrôler la principale source de pollution : 100 entreprises.

Quel impact pour la planète

Pour éviter des changements climatiques devenus menaçants, on ne peut donc se fier à des actions que nous pouvons tous entreprendre individuellement. Notre mode de vie actuel consumériste est au cœur des changements climatiques. Si la consommation (d’énergie fossile) continue de croître au rythme actuel jusqu’en 2030 pour après diminuer drastiquement jusqu’à une chute de 80% des niveaux en 2100 sur les niveaux de 2010, la température devrait croître de 3°C d’ici 2050 (Spratt et Dunlop, 2019).

Les objectifs actuels sont de 2°C et ils condamnent déjà 143 millions de personnes à des migrations forcées selon la Banque Mondiale (Rigaud, Sherbinin et al. 2018). Une hausse de 3°C condamnerait potentiellement la faune et la flore à une hécatombe inarrêtable, summum malheureux de notre Anthropocène, époque géologique actuelle caractérisée par « une aggravation de l’impact de l’humanité sur l’environnement planétaire », ce qui pourrait faire « dériver significativement le climat de la Terre de son régime naturel pour les millénaires à venir (Crutzen, 2007) ».

L’unique constat est qu’on doit tout faire collectivement et dans nos vies individuelles pour éviter un tel scénario. Cependant, à l’heure actuelle, on en fait tout autre. En effet, si l’humanité vivait tel un.e canadien.ne, on épuiserait toutes les ressources renouvelables dès le 18 mars et nous aurions besoin de 4,7 planètes (Pirro, 2019). En 2019, l’humanité entière a épuisé ses ressources le 29 juillet.  L’humanité épuise ses ressources, on se dirige vers un désastre environnemental, on ne peut se fier ni sur les entreprises ni sur les gouvernements pour agir. Ce texte se conclut toutefois sur une note positive. En effet, au cœur du problème se trouve notre consommation. Si on consomme moins, les entreprises vont devoir moins produire, moins utiliser de ressources, moins polluer et nous allons ainsi peut-être un jour réussir à atteindre le 31 décembre comme Jour du dépassement.

Selon le professeur Mohan Munasinghe, co-prix Nobel de la Paix et vice-président du Giec, le mode de vie des consommateurs des pays développés est responsable de 75% des émissions (Macqueron, 2009). Nous pouvons donc être un levier efficace sur les entreprises et contre la pollution en réduisant notre consommation. Bref, il nous faut réduire pour que, de façon collective, ces changements contribuent à atteindre l’objectif d’un réchauffement ne dépassant pas les 2°C. Tous ensemble, nous pouvons et nous nous devons de réduire.

Article par Louis-Thomas Granger et Antoine Brouillette


Sources et ressources :

https://www.eco-systemes.fr/uploads/documents/2_Publications%20Eco-syst%C3%A8mes/01_Guide%20Pratique%20de%20l%20Economie%20Circulaire/ESR%20%20Guide%20pratique%20Eco%20Circulaire%202019.pdf

Banque de développement du Canada, Responsabilité sociale d’entreprise (en ligne) https://www.bdc.ca/fr/articles-outils/boite-outils-entrepreneur/gabarits-documents-guides-affaires/glossaire/pages/responsabilite-sociale-d-entreprise.aspx

Salanié, François, et Nicolas Treich. « Entreprises socialement responsables : quel sens, quel avenir ? », Horizons stratégiques, vol. 7, no. 1, 2008, pp. 182-195.

Sarah Sermondadaz, « 100 entreprises responsables de plus de 70 % des émissions mondiales de carbone » dans Science et avenir, 16.07.2017, (en ligne) https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/100-entreprises-responsables-de-plus-de-70-des-emissions-mondiales-de-carbone_114773

© 2017, Sarah Teigeiro Tous droits réservés. All rights reserved.  Reproduction partielle permise avec citation du document source Short sections may be quoted without explicit permission, if full credit.

CHARLES CÖTÉ, « Pollution: la surveillance de l’industrie est inefficace », dans La Presse, (31 mars 2011) https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/201103/31/01-4384975-pollution-la-surveillance-de-lindustrie-est-inefficace.php

David Spratt & Ian Dunlop, « Existential climate-related security risk: A scenario approach », Breakthrough – National Centre for Climate Restoration, mai 2019, p6-8 (en ligne) https://docs.wixstatic.com/ugd/148cb0_90dc2a2637f348edae45943a88da04d4.pdf

Kanta Kumari Rigaud, Alex de Sherbinin, Bryan Jones, Jonas Bergmann, Viviane clement, Kayly Ober, Jacob Schewe,Susana Adamo, Brent McCusker, Silke Heuser, et Amelia Midgley « Groundswell : se préparer aux migrations climatiques internes» Banque Mondiale, 2018 p6, (en ligne)

J. Crutzen, Paul. « La géologie de l’humanité : l’Anthropocène », Ecologie & politique, vol. 34, no. 1, 2007, pp. 141-148.

Raphaël pirro, « À partir d’aujourd’hui, la terre vit à crédit », dans environnement, LaPresse, 29 juillet 2019, (en ligne), http://plus.lapresse.ca/screens/a2d1daed-081b-4e8d-b07d-d11c38e8e97e__7C___0.html

Grégoire Macqueron, « Les consommateurs détiennent les clefs du changement climatique » dans futura-sciences, 21/10/2009, (en ligne) https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-consommateurs-detiennent-clefs-changement-climatique-20955/

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