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Le zéro-déchet, vraiment accessible ?

Pas un jour ne passe sans que les changements climatiques ou la protection de l’environnement ne fassent la une quelque part dans le pays. On en entend beaucoup parler et pour une bonne cause ! L’environnement et l’humain sont liés et notre santé aussi bien physique que mentale dépend de la qualité du premier. C’est pourquoi il est important de le protéger ! Il y a plusieurs moyens de protéger l’environnement, en cette semaine de réduction des déchets, nous allons nous intéresser à quelques points limitant l’accessibilité du mouvement zéro déchet. Pour compléter cet article, écoutez notre podcast de la semaine québécoise de réduction des déchets.

Différentes difficultés peuvent limiter l’accessibilité à la réduction des déchets allant de la raison la plus évidente à d’autres plutôt insidieuse qui ne nous vient pas à l’esprit quand nous n’y sommes pas confrontés. 

  • La localisation géographique des magasins qui proposent des aliments en vrac est une limitation physique qui peut dissuader les personnes qui n’habitent pas à proximité et n’ont pas accès à une voiture ou même qui ne veulent pas forcément l’utiliser pour aller loin. Les villes de grandes tailles impliquant aussi un trafic plus dense et des places de stationnement plus difficiles à trouver donc plus de stress et de temps. À l’extérieur des grandes villes, les magasins de vrac sont en moins grandes quantités ce qui implique souvent un trajet plus long. 
  • L’accessibilité peut être limitée par les prix. Les aliments des magasins proposant du vrac étant souvent biologiques et locaux, cela donne des prix gonflés auquel tout le monde ne peut pas faire face. À cela, on pourrait répondre que le fait-maison permet de grandes économies ce qui nous amène à notre troisième point.
  • Le temps que cela prend. C’est certain que faire nos propres repas et produits ménagers ou d’entretien nous fait faire des économies, mais cela prend un temps non négligeable. Agréable pour les uns, fardeau ou plus difficiles pour les autres, c’est un point qui n’en reste pas moins une limite d’accessibilité. Autre exemple, une épicerie de vrac n’offrant souvent pas tout ce dont nous avons besoin, il devient alors nécessaire de se rendre aussi à l’épicerie générale, ceci ajoute une charge mentale à vos courses. Et si vos 2 épiceries préférées se trouvent éloignées, une durée de course beaucoup plus longue vous attend.
  • La production de déchet des commerces ou industries peut paraître tellement importante que l’on peut se demander à quoi sert de réduire nos déchets à la maison. « Si lui pollue beaucoup plus, pourquoi moi je devrais faire des efforts ? ». La part de chacun est importante et bien sûr encore plus des commerces et industries. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que ces gros producteurs répondent à une demande, la nôtre. Si nous demandons moins d’emballage, à terme, ils en feront moins. 
zero déchet
  • La mode créée par le mouvement zéro déchet peut en limiter l’accès, car c’est intimidant, il s’agit d’un mouvement important, mais aussi avec une image de perfection auquel tout le monde ne se raccroche pas ou plus difficilement ce qui en fait une barrière. 
  • À cela s’ajoute le marketing vert qui promeut les objets et autres ustensiles de cuisine esthétiquement beaux et qui peut laisser penser qu’il nous les faut sans quoi, nos déchets ne réduiront pas. On pourrait même ajouter que l’empreinte de fabrication de certains produits zéro déchet laisse à désirer et qu’il crée par-dessus tout un besoin de consommation contraire à l’objectif du zéro déchet qui est de moins consommer.
  • L’humain a la fâcheuse tendance à se comparer et à créer des compétitions partout même sans le vouloir. La course aux déchets annuels tenant dans un pot mason a été involontairement induite par le mouvement et peut avoir pour effet d’arrêter net les nouveaux adeptes qui pensent alors que la tâche est trop ardue. 
  • La charge de travail que cela ajoute peut définitivement faire peur quand on ne connaît pas. Elle peut paralyser notre désir de faire mieux. Tout le monde n’a pas la même vie ni les mêmes moyens alors faire ses produits maison, cuisiner, aller dans différentes épiceries, penser à bien trier peut sembler insurmontable face à la réalité de chacun. N’oublions pas aussi que la charge des courses de la cuisine et autre tâche quotidienne retombe encore souvent sur une seule personne dans le foyer. Ajoutez à cela à la protection de l’environnement et on obtient la parfaite recette de l’écoanxiété. 
  • Dernier point et non des moindres, l’accès à une bonne gestion des matières résiduelles par notre municipalité n’est pas chose aisée partout. En effet, nous sommes chanceux au Québec et bénéficions de collectes efficaces de déchets, recyclage et de plus en plus généralement, de compost. Cependant, ce n’est pas le cas partout dans le monde et même dans notre pays, ce qui peut rendre la tâche de gestion et de réduction de nos déchets plus ardue. 

Vouloir faire sa part et protéger l’environnement est super important et nous devrions tous petit à petit inclure ces principes dans notre vie de tous les jours, mais il faut prendre garde de ne pas penser que c’est facile pour tous. 

Les limites d’accessibilité sont bien réelles et si nous-mêmes n’avons pas ces barrières, nous devons, comme dans toutes causes, profiter de nos avantages afin de faire évoluer l’accessibilité au plus grand nombre. 

Dès lors, de nombreuses idées d’action peuvent être mises en place afin de rendre le zéro déchet plus accessible à tous. Notamment inciter les épiceries traditionnelles à adapter leurs offres de vrac, qu’elles offrent plus de gros formats demandant moins d’emballages ou encore de casser l’image de perfection du zéro déchet et d’appuyer et féliciter chaque pas dans la bonne direction que ce soit de nos commerçants ou de nos voisins. Montrer l’exemple et aider nos proches à réduire leurs déchets sans culpabilisation est aussi un moyen plus important qu’on ne le croit de faire une différence! Il ne faut jamais sous-estimer la puissance d’une graine semée dans un esprit ! 

Bibliographie

Circuit zéro déchet. (2020, mai 1). Entrevue | Est-ce que ce le zéro déchet ou le minimalisme sont accessibles pour tout le monde ? Consulté le octobre 21, 2020, sur Circuit zéro déchet: https://circuitzerodechet.com/fr/2020/05/01/charge-mentale-et-zero-dechet-respecter-ses-limites-peut-tout-changer/

Dubé, A. (s.d.). L’écoanxiété : qu’est-ce que c’est? Consulté le octobre 21, 2020, sur canal vie: https://www.canalvie.com/sante-beaute/bien-etre/eco-anxiete-1.10152791

Marie-Lou. (2017). ZÉRO DÉCHET : IDÉES REÇUES OU DIFFICULTÉS. Consulté le octobre 21, 2020, sur Marie-Lou, Grand déballage: https://www.grand-deballage.fr/zero-dechet-idees-recues-difficultes/

monquotidienautrement. (s.d.). Féministe et écolo : pas si simple. Consulté le octobre 21, 2020, sur mon quotidien autrement: https://www.monquotidienautrement.com/dossiers/feministe-et-ecolo-pas-si-simple/